Vers un paradoxe

Modifié par Estelledurand

L'œuvre d'art a une réalité sensible. Il suffit de la voir, de l'entendre, d'être mis en sa présence, pour entrer en contact avec elle. La rencontre de l'œuvre d'art semble ne requérir la médiation d'aucun savoir, d'aucune culture. L'appréciation des œuvres d'art, qui nous les fait aimer, ne repose que sur un jugement de goût, et non sur une connaissance. Elle relèverait alors d'un droit : celui de chacun d'accéder aux lieux de l'art.

Nous pourrions penser que la démocratisation de l'accès aux œuvres les rend immédiatement disponibles. Une politique culturelle ambitieuse, qui étend à tous l'accès aux œuvres d'art, suffirait à démocratiser l'expérience esthétique.

Cependant, alors que le goût semble relever de notre subjectivité la plus irréductible, la sociologie montre qu'il est construit. Certaines habitudes, acquises dès la petite enfance, cultiveraient la sensibilité esthétique, tandis que d'autres habitudes rendraient insensible à l'art. Le jugement de goût serait alors réservé à un cercle d'initiés, qui partagent une même sensibilité.

Pour autant, faut-il conclure que le public est insensible à l'art et incapable de produire le moindre jugement de goût ?


Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/philosophie-terminale ou directement le fichier ZIP
Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0